L'agilité dans l'histoire des modalités de pilotage du travail

L'agilité est issue d'un courant, né il y a un siècle, qui préconise le pilotage par l'autonomie.

L’histoire du pilotage du travail dans les entreprises montre que deux grands mouvements ont émergé il y a un siècle : un qui est orienté contrôle et l’autre qui privilégie l’autonomie.

C’est ce que présente un rapport récent de l’INRS. Cela conforte notre choix de baser la fresque de l’agilité sur l’opposition entre ces deux mouvements.

Je vous conseille d’écouter cette présentation, au moins les 10 premières minutes, la partie de Suzy Canivenc :

Info

L’INRS assure une mission d’information et de communication concernant la santé et la sécurité du travail.

La première partie de la vidéo présente une rétrospective basée sur une frise chronologique de l’évolution des modes de pilotage.

Elle est intéressante à plusieurs titres :

  • son côté historique, condensé en une page,
  • la distinction contrôle/autonomie,
  • des formes d’organisation comme les coopératives et les startups ne sont pas considérées comme ayant des modes pilotage particuliers : on peut gérer une coopérative de façon tayloriste par exemple,
  • les explication sur le Lean,
  • les sources d’inspiration des différentes branches,
  • la place de l’agilité.

En fait ce n’est pas agilité qui est mentionnée mais les Méthodes agiles. Cela se comprend d’un point de vue historique. Dans le domaine, nous (les agilistes) avons employé longtemps Méthodes agiles (au pluriel) jusqu’à ce qu’on considère que méthode n’était pas adapté, justement pour opposer au mouvement du contrôle et des process.

La frise présente 4 sources d’inspiration à l’agilité (ou à la méthode agile si vous voulez) :

  • Toyota Production System (dont le Lean est une évolution).
  • L’organisation apprenante (la double boucle).
  • Le management participatif.
  • Le courant socio-technique.

Les trois derniers sont issus du courant de l’école des relations humaines, que je découvre à l’occasion.

Cette filiation correspond bien à l’esprit qui nous a guidés dans la construction de la Fresque de l’agilité.

La frise de l’INRS montre une branche à part pour le mouvement regroupant les entreprises libérées (Isaac Getz), la sociocratie et l’holacratie, ainsi que l’entreprise Opale (Frédéric Laloux).

Ce sont des notions présentées depuis des années dans les conférences sur l’agilité. Comme je suis centré sur l’agilité, j’ai tendance à les intégrer dans l’écosystème agile, comme sur cette carte qui figure dans mon livre :

 Sujets d'intérêt dans le domaine de l'agilité

Dans sa présentation courte mais dense, Suzy Canivenc prend le temps de pointer les problèmes causés aux travailleurs par les modes de pilotage orientés “command & control”.

Elle évoque rapidement les évolutions dans le monde du travail pour pointer les difficultés provoquées par les formes d’organisation privilégiant le contrôle. Elle n’en parle pas explicitement, mais le type de travail correspondant au domaine de la connaissance n’est pas du tout adapté à cette approche. C’est ce que j’écris dans mes livres et je résume dans Finalement, pourquoi l’agilité ?.

L’opposition des fondamentaux et des principes entre ce mode de pilotage et celui de l’agilité, c’est ce que nous faisons dans la Fresque de l’agilité. L’identification des difficultés dans le travail fait remonter aux causes (division du travail, division du temps, individualisation, flexibilité, qui sont les 4 fondamentaux du pilotage par le contrôle) pour proposer des substitutions apportées par l’agilité.

 Deux modes bien différents de management : par le contrôle ou par l'autonomie

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